Oh, tu es là...

Kayman reprit lentement conscience. Une douleur atroce lui parcourait le corps et il sentait sous lui le contact glacé de la pierre. Le garçon essayait tant bien qui mal de retrouver le fil des événements qui l’avaient amené jusqu’ici, mais tout lui semblait si flou… Il parvint finalement à reconstitué ce qui s’était passé jusqu’au moment où Blaycia lui avait parlé. Après, il avait totalement perdu contact avec la réalité.

Alerté par un bruit près de lui, le jeune Zokugun finit par ouvrir les yeux. Il battit un instant de paupières, aveuglé par la lumière et tentant d’éclaircir sa vision. Il repéra rapidement le chevalier en armure posté près de la porte. Il ne pu que le reconnaître. C’était celui qui l’avait capturé et lui avait passé une épée à travers le corps, dur d’oublier… Par réflexe, Kayman voulu se redresser et reculer pour mettre le plus de distance possible entre Karaël et lui. Mais, il abouti assis en tailleur à l’endroit même où il se trouvait auparavant, recroquevillé et le visage crispé par la souffrance. Sa blessure lui rappelant cruellement ses propres limites.

- Tu veux quoi ?? Tu n’as certainement pas attendu comme ça seulement pour avoir le plaisir d’être le premier à prendre des nouvelles de mon état de santé… oh en passant, ma santé va plutôt mal si ça pouvait t’intéressé… Il y a longtemps que je suis dans les vappes ?

Le ton était froid et sarcastique, à la limite de la provocation. Kayman se mordit la lèvre, regrettant après coup de s’être montré si hostile. Il n’avait aucune envie de se prendre un deuxième coup. Son hésitation dû passer sur son visage, mais c’est normal d’avoir un peu peur quand on se trouve enfermé dans la même pièce que quelqu’un qui a failli bous tuer, non ? Le Zokugun examina nerveusement la cellule où il était dans l’espoir d’y trouver quelque chose qui aurait pu l’aider, mais cela s’avéra vain. C’était une petite salle complètement dénudée aux murs de pierre grise. Les seules ouvertures visibles se résumaient à une porte à l’allure inébranlable et une minuscule fenêtre à barreaux placée hors de portée.

Le garçon recula donc jusqu’au mur qui se trouvait environ à un mètre derrière lui, se traînant au sol de façon plutôt lamentable. Au moins, il avait maintenant quelque chose sur quoi s’appuyer. La pièce lui sembla un instant tournoyer sur elle-même avant que les choses ne se stabilisent de nouveau. Kayman fixa alors sont attention sur son geôlier pour tenter de déceler son humeur, mais sa concentration était trop affectée par la douleur et la perte de sang pour qu’il puisse arriver à quoi que ce soit…

(je suis le dieu des titres de rp *_*... et du sarcasme...)

Kardaël avait traîné, avec un de ses comparses, le corps de Kayman ainsi que celui d'Aramil. On pouvait dire tout ce qu'on voulait de l'état de l'assassin et de certains chevaliers du village, mais Kayman, lui, était dans le pire état possible. Il était couché, étendu sur la mince corde qui sépare la vie d la mort. Il avait un pied dans le monde des vivants, et un dans le néant. Son sang s'écoulait toujours et encore, tachant maintenant le ciment frais qui constituait le sol de la prison des Teikokus. Le jeune homme souffrait incroyablement de sa plaie, qui était située au niveau de son ventre. Normal, vu la taille de la lame qui l'avait transpercé, quelques minutes plus tôt...

Kardaël attendait patiemment le réveil de son prisonnier. Les yeux fermés, jambes croisées, corps accoté sur le mur, le jeune chevalier semblait dormir. Mais si il dormait, il ne fut pas long qu'il soit réveillé par Kayman, qui lui parlait toujours avec ce ton froid et arrogant qui irritait gravement le geôlier.

"Ce que je veux? C’est très simple, c'est que tu ne recommences pas à agir comme un con! Je ne peux te tuer, sinon Blaycia m'en voudrais à vie, compte toi heureux. Mais par contre, ne fait pas l'idiot, car je pourrais bien poser un geste involontaire... et pour ta santé, bien, ça doit faire une demi-heure que tu est dans les vappes. Je vais appeler Blaycia, j'espère qu'elle saura te faire changer... Mais ne compte pas te sortir de cette histoire sans faire quoi que ce soit... Oh non, tu va travailler pour nous..."

Kayman reculais le plus qu'il pouvais pour s'éloigner de Kardaël. Pour jouer le jeu, le grand guerrier décida de s'avancer en direction du prisonnier, avec un sourire sadique aux lèvres. Son épée était encore imprégnée du sang du jeune Zokugun, il pouvait toujours en rajouter une couche...

"Quoi, pourquoi T'éloigne-tu, as-tu peur de moi? Haha, bien sur que non, sinon tu me parlerais sur un autre ton, à moins que tu soit aussi stupide que je pourrais le croire..."

Puis, il se tourna vers la cellule d'Aramil, marmonna quelque chose d'à peine audible, et sortit des prisons quelques minutes, pour enfin revenir avec Tyraël et un autre homme, qui était très semblable à Kardaël

"Regarde, Végan, voilà l'idiot que je t'ai parlé. Il semble être un bon guerrier tout de même, on pourrait peut-être s'en servir..."

"Pourquoi pas, ça ferait un soldat de plus. Sinon il pourrait nettoyer, pêcher ou chasser, c'est à vous de voir..." Dit le jeune homme qui accompagnait les deux guerriers

"Moi je dit qu'on devrais le laisser à la boucherie..."

"Et moi que tu devrait réfléchir avant de te l'ouvrir, idiot..."

"Bah, moi je part d'ici..." dit Tyraël, avant de mettre sa lame près de sa propre gorge pour faire signe à Kayman que la moindre faute signerait son arrêt de mort. Les deux autres hommes repartirent, laissant les prisonniers seuls avec Kardaël

"Alors, qu'est-ce que je vais faire de vous? Toi, Kayman, je suppose que tu veux voir ta dulcinée, non?"

Kayman regarda avec effroi Kardaël sortir de sa cellule. En résumé, il était encore en vie parce que Blaycia l’aimait bien, rassurant… Avec de l’espoir, peut-être que le Teikoku irait chercher la jeune fille. Malheureusement, ce n’est pas avec elle que le chevalier revint. Un frisson parcourut l’échine du Zokugun lorsqu’il reconnut un des nouveaux arrivants. Disons que Tyraël n’était pas exactement le genre de personne qu’il souhaitait voir en se moment. Mitigé, Kayman écouta les hommes parler du sort qu’ils lui réservaient. Ça lui donnait grosso modo l’impression d’être un élément de décoration.

Ils pourraient m’accrocher au mur pendant qu’ils y sont… Ils sont venus pourquoi au juste si c’est pour m’ignorer??? Me donner le plaisir de savoir qu’ils comptent me mettre aux travaux forcés ??... ok Kayman tu fermes ta grande gueule et tu n’attire pas l’attention sur toi… ça va assez mal comme ça, essais au moins de rester en vie…

Le Zokugun attendit donc patiemment la fin de la conversation, s’efforçant de se faire le plus petit possible. Il était toujours adossé contre le mur, lorsque les deux autres décidèrent de partir. Le geste de Tyraël lui glaça le sang. Il commençait à être habitué aux manières du chevalier, mais c’était quand même de sa vie que l’on parlait…

- Revoir Blaycia, ouais ça ne me déplairait pas… elle est bonne guérisseuse, non?

Un léger rire cynique secoua alors le prisonnier, mais il se reprit rapidement. De un, parce que cela lui faisait horriblement mal, et de deux, parce que le regard que Kardaël posa sur lui l’y encourageait fortement. Lui et son don pour faire la mauvaise chose au mauvais moment… Et puis, il ne pouvait pas nier avoir peur de son geôlier. Quoique dans une situation où sa vie dépendait autant du bon vouloir des autres, il aurait très bien pu avoir peur d’un enfant de 5 ans.

- Hey attends un instant… t’as dit vous non? Les autres sont encore là? Aramil va bien, il n’est pas blessé? Et Xiloscient il a fait demi-tour lui aussi ???

Soudain, Kayman se laissa retomber contre la paroi, Si le mur ne s’était pas trouvé derrière lui, il est fort probable que le jeune guerrier se serait de nouveau retrouvé étendu contre le sol. Il s’était trop énervé et maintenant la tête lui tournait atrocement. Il se doutait qu’il ne resterait pas conscient encore très longtemps.

- merdique… va la chercher… je ne veux pas mourir… elle t’en voudrait…

Sa voix n’était qu’un murmure, mais le garçon trouva le moyen de faire l’un de ses typiques sourires moqueurs. Sa vue de brouillait rapidement. Il ferma donc les yeux, laissant reposer sa tête contre la pierre froide, ce qui le réveilla un peu.

Kardaël regardait le jeune guerrier Zokugun lui parler et agoniser dans le fond de sa cellule. Qu'il paraissait minable à cet instant. Un petit être de chair et d'os dont la vie s'échappait lentement, doucement. De plus, ce petit être gémissait et se plaignait, demandait à ce qu'on lui emmène quelqu'un sur un ton qui ferait plutôt penser à des supplications qu’à une demande. En effet, Kayman paraissait et ÉTAIT vraiment minable à ce moment. Pitoyable, se disait sûrement Kardaël, celui qui avait laissé au jeune guerrier la chance de rester vivant, et qui avait été extrêmement déçu de voir que le jeune Zokugun était probablement aussi bête que ses deux pieds.

Puis, Kayman demanda si ses compagnons étaient avec lui... ou si ils avaient réussi à s'enfuir.

"En fait on en a capturé un, l'autre s'est enfuit. T'inquiète, même si l'autre n'aurait pas été la, tu aurait un gentil compagnon à qui parler... j'ai failli omettre que Végan, l'autre homme qui était avec moi et Tyraël, sera ton gardien. Il n'est pas aussi gentil que moi, malheureusement pour toi, et il n’a pas de fouet, il n'as qu'une épée, alors tâche de faire attention à ce que tu dit et fait. Une épée blesse bien plus qu'un fouet..."

Et biensûr, il évita de dire plus complètement qui était Végan. Il n'était pas qu'un gardien de prison, mais surtout un juge. Surnommé le condamnateur, Végan complétait le trio formé par lui, Tyraël et Kardaël. Le Condamnateur portait bien son titre, car c'était un homme bon et sympathique avec les bonnes personnes, mais lorsqu'il rencontrait un criminel, il pourrait être bien plus dangereux que le Boucher Tyraël. Même Kardaël était impressionné du sang-froid avec lequel celui-ci pouvait appliquer des sentences ou abattre des ennemis. Aucun sentiment, rien ne changeait chez lui. Il tuait sans plaisir ni déception...

Puis Acceptant encore de répondre aux demandes du minable guerrier, Kardaël se dirigea à la rencontre de Blaycia

Blaycia attendait depuis plusieurs minutes déjà dans une petite pièce située à l'entrée des prisons. Chaque seconde de cette attente interminable semblait lui passé aussi rapidement qu'une année. Rester sans nouvelle de Kayman ainsi était en train de la rendre complètement folle. Tyraël l'avait empêché de passer la porte qui menait aux cellules de la prison sous prétexte qu'elle n'avait rien à y faire. Bien sûr elle ne pouvait pas dire à Tyraël qu'elle et un des rebelle Zokugun s’aimaient secrètement, elle se serait fait enfermé et peut-être même pendre pour trahison. Elle patientait donc dans la toute petite pièce au mur de pierre gris et sale se remémorant tout ce qui c'était passé.

Dire qu'il y a moins d'une heure, Kardaël est venu me chercher pour que j'interroge Kayman. Et maintenant je suis là, à me demander si Kayman est encore en vie parce que Kardaël à bien faillit le tuer. Quand je repense à son coup d'épée... Je n'arrive pas à croire qu'il ait pu faire une chose pareille. Et si...et si... il l'était déjà... Une image de Kayman mourrant au bout de son sang sur le plancher d'une cellule froide des prisons frappa l'esprit de la magicienne pour la dixième fois depuis son arrivé. Elle n'y tenait plus, il fallait qu'elle sache, il fallait qu'elle voie.

Blaycia entreprit donc de pousser le plus délicatement possible la porte de fer qui lui empêchait l'accès aux cellules. Elle n'eut malheureusement pas la chance de l'ouvrir entièrement car elle entendait des bruits de pas qui venait vers elle. La jeune fille se hâta donc de refermé la porte et retourné s'asseoir. Quelques secondes plus tard, Kardaël fit irruption dans la pièce et lui fit signe de venir avec lui.

Ils marchèrent quelques instants en silence jusqu'à l'endroit où était enfermé Kayman. Tout le long du trajet, Blaycia s'imaginait tout de sorte de scénario horrible de se qui aurait pu être arrivé au garçon qu'elle aimait alors qu'elle attendait à l'entrée.

Lorsque Blaycia vit Kayman elle fut vaguement soulagée de voir que ce dernier était toujours vivant. Soulagement de courte duré lorsqu'elle aperçu l'ampleur de la blessure causé par l'épée de Kardaël. Il ne l’avait vraiment pas manqué, un mince filet de sang coulait même encore de la plaie. Le grand chevalier en armure ouvrit la porte puis la jeune magicienne pénétra dans la cellule et s'assit aux côtés de Kayman. Ne sachant pas trop quoi dire, elle lui prit tout simplement la main et commença à le soigner avec sa main toujours disponible. Au bout d'un petit moment, Blaycia fini tout de même par lui chuchoter à l'oreille :

-Je suis contente que tu sois toujours en vie.

Puis elle fit un petit sourire à Kayman.

Kayman écouta d’une oreille distraite le discours du chevalier. Une association plutôt dangereuse à son avis des mots Tyraël, fouet et épée frappa son esprit embrouillé. Se procurer un fouet, ça ne devait pas être trop compliqué dans le coin, non? Mais bon, le principe était clair; gentil Kayman égale Kayman en vie, Kayman impulsif égale Kayman mort. En plus un autre était encore prisonnier, quoiqu’il ne savait pas lequel. Probablement Aramil, il n’avait pas l’air en très bon état la dernière fois qu’il avait posé le regard sur lui.

Finalement, Kardaël parti sans lui dire ce qu’il allait faire. Le Zokugun, oscillant toujours dangereusement au bord d’une inconscience possiblement sans réveil, ferma ses yeux, économisant le peu de force qui lui restait. Lorsque son regard se posa de nouveau le regard sur sa froide cellule, une nouvelle personne avait faite son apparition, assise près de lui, sa main dans la sienne. Étonné, Kayman enserra ses doigts autours de ceux de la magicienne, trouvant dans ce contact une certaine forme de réconfort.

Il observa un instant le visage de Blaycia, occupé à le soigner. Elle semblait indéniablement inquiète. Pourtant l’état du jeune guerrier s’améliorait rapidement. La douleur avait indéniablement diminuée et la plaie semblait prête à se refermer. Sortant finalement de sa torpeur, Kayman prit la parole d’une voix basse.

- Je suis désolé de t’avoir causé du souci. J’aurais dû réfléchir, mais ils avaient besoin de moi et…

Et quoi? Ça résumait assez bien le peu de l’embryon de réflexion qu’il avait eu avant de se lancer dans l’action. Il n’était pas du genre à se poser trop de question avant d’agir. On le lui reprochait fréquemment, mais qu’importe? Quand c’était le moment d’agir, il fallait agir, pas réfléchir. Finalement, le guerrier sourit, puis passa sa main libre dans les cheveux de Blaycia, les ébouriffant malicieusement. Sans finir sa phrase précédente, il reprit;

- Moi aussi, je suis heureux que tu ailles bien.

Le garçon passa un instant à regarder tendrement sa douce moitié avant de se laisser distraire par une ombre mouvante dans le coin opposé de la pièce. Le chevalier en armure se tenait là, observateur silencieux. Le rappel de sa présence glaça un instant Kayman qui semblait se laisser aller à des réflexions plus douces. Pourtant, il faudrait bien y passer à un moment ou à un autre, aussi bien maintenant…

- Je suppose que mon statut vient de changer un peu… les choses vont déboucher comment finalement ?

Le guerrier conservait un ton quelque peu désinvolte, quoique son attitude laissait deviner une certaine inquiétude. Il attendit la réponse avec une patience légèrement craintive, serrant toujours entre ses doigts la main de Blaycia et bougeant le moins possible pour ne pas nuire au travail de la magicienne.

Kardaël Avait été chercher Blaycia à l'entrée de la prison pour qu'encore une fois elle guérisse Kayman, qui avait fait une autre tentative d'attaque , qui l'avait fait retomber au statut d'ennemi. Celui-ci mettait vraiment la patience du jeune chevalier au défi. Arrogant et Traître, le jeune guerrier Zokugun mériterait bien une petite leçon. Encore une chance pour lui, ce serais Kardaël qui lui donnerais cette leçon si jamais le guerrier en voyais l'usage nécessaire. Kardaël, contrairement à Tyraël, était du genre à donner des leçons parlées, plutôt que des leçons frappées, comme certains Chevaliers avait l'habitude de donner.

Kardaël et Blaycia marchèrent en silence pendant un bon moment, pendant le quel le jeune chevalier réfléchissait. Des mots, des images et toutes sortes de pensées et de souvenirs traversaient son esprit, qui était maintenant aussi encombré qu'un marché à ciel ouvert une journée ensoleillée. Il réfléchissait à une situation qui lui avait raconté et qui ressemblait étrangement à celle qu'il vivaient, lui Blaycia et Kayman en ces temps. Peut-être cette histoire serait-elle suffisante pour rentrer quelque chose dans l'esprit du jeune Zokugun. Kardaël l'espérait fort...

Lorsqu’ils furent arrivés, Kayman était affaissé contre le mur. Du sang coulait toujours et encore de la plaie infligée par la puissante lame de l'épée du chevalier. Le jeune homme semblait avoir une forte vitalité. En effet, Kardaël était même surpris que son ancien adversaire n'ait pas succombé aux dommages que son épée avait fait sur le corps de l'homme qu'il croyait retrouver cadavre à son arrivée.

Le grand guerrier sorti de sa profonde poche un groupe clé se ressemblant toutes les unes et les autres. Il piocha alors une des clés, un peu plus petite que les autres, et enfonça celle-ci dans la serrure de la porte d'acier qui emprisonnait alors Kayman. Le chevalier agrippa ensuite les lourds barreaux de la porte d'acier et tira celle-ci vers la gauche pour permettre à Blaycia de retrouver son amoureux, et de le soigner. La jeune femme entra et trombe dans la cellule et se jeta aux côtés de sa moitié et pris sa main. Son regard laissait voir sa joie de retrouver son amant en vie, même si il était encore une fois dans un état plus que pitoyable, et sur le bord de quitter le monde réel. Cet à se moment que Kardaël détourna son regard pour réfléchir et laisser les deux jeunes amoureux en paix pour un petit moment.

Après un certain moment de réflexion, la voix d'un jeune homme tira le chevalier hors de sa réflexion. Le jeune prisonnier cherchait à savoir qu'est-ce qui adviendrais de lui. Le chevalier soupira lorsqu'il entendit cette question, car il n'en savait absolument pas. Il n'était pas Végan après tout mais une seule chose était sur...

"Tout déprends de si tu fera bonne figure devant Végan. Si tu auras retenu ton arrogance, ou si tu l’auras énervé du début à la fin. Mais je pourrais toujours te donner de petits cours de politesse si tu veux. Tu en aurait largement besoin..."

Ces mots étaient très sincère, et sortirent sur un ton légèrement désespéré. Avec Végan, on pouvait s'attendre à n'importe quoi, et le sort d'un jeune homme était entre ses mains. Si Kardaël n'y faisait rien, le jeune prisonnier finirait sûrement parmi les autres cadavres en décomposition, que les corbeaux et vautours allait de temps en temps dévorer et déchirer les chairs. Bien sûr, Blaycia ne pardonnerais jamais aux deux chevaliers si jamais une telle atrocité se produisait. Kardaël devait y faire quelque chose...

"Écoute moi bien p'tit, j'ai une histoire à te raconter... Un jour, un homme bon et très gentil habitait ce village. Celui-ci avait surmonté plusieurs épreuves, dont la perte de sa femme. Mais il restait quand même sympathique et indulgent à l'égard même des criminels. Un jour, cet homme avait été envoyé à un poste de garde avancé ou il était seul, car à ce temps, la guerre entre nos deux clans était bien plus présente. Durant ce jour, un guerrier Zokugun s'était avancé et effondré devant la tour de garde. Lorsque l'homme avança vers son supposé ennemi, le Zokugun recula en rampant, mais son état ne le permettait pas de s'échapper. L'homme planta donc son épée dans le sol pour éteindre la peur chez l'autre homme. Il soigna celui-ci pendant des jours. Ils apprirent même à s'entendre. Puis, l'homme alla marcher avec lui. Ils rencontrèrent sur le chemin, un petit groupe de Zokugun qui combattait un autre groupe de Teikokus. Malgré ses blessures encore légèrement présentes, le Zokugun fonça au combat. Les deux groupes se combattirent alors pendant un moment, puis, le Chevalier pourfendit le coeur de celui qu'il avait guéris, mais en même temps, celui d'une femme. Cette femme était celle du jeune Zokugun, qui était avec le groupe ennemi, et qui voulait aller aider son mari. Bien sur, ce "meurtre" et cette nouvelle furent vite répandus dans le refuge de votre clan, et ça a fini par attirer même les innocents réfugiés à attaquer le "méchant Teikoku" et sa famille. Ça a été un temps d'horreur et de sang, ou deux familles furent quasiment décimées jusqu'aux racines... Le Teikoku, c'était mon Père... et le Zokugun et sa femme... Pourrait bien être toi et Blaycia... Et bien sûr, personne ne veut que ça arrive... Tu voit où je veux en venir?"

Puis, le chevalier reprit un énorme souffle et se détendit...

Un guerrier blessé avait un jour abouti devant un avant-poste Teikoku. L’homme qui s’y trouvait décida de l’épargner, mais le retint pour pouvoir par la suite recueillir des informations sur ses ennemis. Il avait prévu de l’amener à son village dès que l’homme serait suffisamment remis pour supporter le voyage. La guérison du Zokugun prit plusieurs jours, durant lesquels son geôlier le gardait lié à son lit, désarmé. Enfin, vint le jour d’entreprendre le trajet vers le hameau des Teikokus. En chemin, les deux hommes croisèrent deux groupes en pleine bataille. Le Zokugun arriva à se libérer et se joignit au sien, alors que le chevalier en faisait de même. Le garde et son prisonnier finirent par se retrouver face à face durant le combat. Le teikoku, prenant avantage des blessures de son adversaire, le désarma et le projeta au sol. Alors qu’il s’apprêtait à donner le coup de grâce, la femme du rebelle s’interposa entre les deux, suppliant pour la vie de son mari. Le garde les tua tout deux, sans aucune pitié.

Voilà, l’histoire qui avait été contée à Kayman, quelques années auparavant. La vérité se trouvait probablement quelque part entre les deux versions, mais le jeune garçon se voyait mal ternir la mémoire de son père aux yeux de Kardaël, surtout dans les circonstances actuelles. Il écouta donc le récit de ce dernier jusqu’à la fin, sans prononcer son avis, selon lequel le rôle du Teikoku s’avérait beaucoup moins glorieux.

Alors Kardaël lui posa une question. Si il savait où il voulait en venir? Probablement… Tant qu’il conservait son alliance aux rebelles, le Zokugun mettait sa propre vie en danger, en plus de celle de Blaycia. Bien sûr, il pouvait toujours se joindre aux Teikokus, ceux-ci lui offriraient certainement leur clémence s’il renonçait à ses convictions passées. Mais, que ce passerait-il s’il croisait les autres? Cela arriverait sûrement, et alors il en mourrait de honte. Il pensa alors à Rin. Si un jour il devait la combattre sérieusement, dans un combat à mort pas comme leur confrontation dans la forêt, il préfèrerait assurément la laisser le tuer, plutôt que de vivre avec son meurtre sur la conscience. Il en allait de même pour beaucoup d’autres membres du clan.

Kayman s’aperçut alors que plongé dans ses sombres réflexions, il n’avait toujours pas répondu à la question du chevalier. Entre temps aussi, Blaycia avait finit de le soigner. Le garçon se redressa contre le mur de pierre et remonta ses jambes contre son torse, les entourant de ses bras. Qu’il avait l’air grave, qu’il avait l’air sérieux pour ceux qui ne l’avaient jamais vu dans cet état.

Pour la première fois, il doutait réellement de ses convictions. Pouvait-il avoir eut tord durant tout ce temps? Pouvait-il oser trahir les siens après tout ce qu’ils avaient fait pour lui? Après tout, il avait beaucoup à y gagner; la sécurité, la stabilité matérielle, la présence de Blaycia à ses côtés. Mais, la perte émotionnelle et le fardeau constant que consisterait sa trahison pesaient lourd dans la balance de l’autre côté. Le Zokugun se tourmentait terriblement, ne sachant la marche à suivre.

Puis, une seconde fois, il lui revint à l’esprit qu’il n’avait pas encore parlé. Le garçon ouvrit la bouche, sans pour autant produire un son, réfléchissant à ce qu’il allait dire. Il la ferma finalement, faute de trouver les mots justes, ni même le contenu de ce qu’il comptait dire. Après quelques secondes de réflexions supplémentaires, il prit la parole avec une voix basse et songée, comme si une partie de lui était encore plongée dans ses pensée.

- Je vois parfaitement où tu veux en venir. Tant que je demeure parmi les rebelles, je risque ma vie et celle de ceux qui m’entourent. Malheureusement, si je change de clan, se sera assurément la honte qui me tuera. Donc, je me retrouve pris au milieu d’un dilemme sans solution et dans lequel se joue mon avenir et en partie celui de mon entourage.

Étrangement lointain, le regard de Kayman demeurait fixé sur un point invisible de la pierre grise, situé près des pieds du chevalier. Le garçon demeurait absorbé par le nombre affairant de contradictions qui bloquait son esprit. Définitivement, il lui faudrait plus d'un moment pour effacer le doute qui s’était odieusement infiltré dans ses convictions. Définitivement, il était dur de choisir entre le cœur et la tête.

Tout en soignant Kayman, Blaycia avait écouté le récit de Kardaël. Elle avait déjà entendu une histoire semblable. Où ? Elle ne saurait le dire, mais cette histoire évoquait en elle un vague souvenir. Peut-être était-ce ses parents qui le lui avaient dit... Probablement pas, ils ne s’étaient jamais vraiment préoccupés de lui raconter ce genre de chose. En faite la seule chose à laquelle ils avaient tenu de leur vivant était de la voir réussir ses études à l'école de magie. C'est cela oui, c'était à l'école de magie qu'elle avait entendu cette histoire racontée par l'un de ses professeurs.

Bien vite, Blaycia en eu fini avec les blessures de Kayman et cessa donc de lui prodiguer des soins. Elle contempla quelques secondes son travail, la plaie avait été désinfecté et avait déjà presque cicatrisé. Elle ne pouvait vérifier mais Blaycia imaginait que la douleur devait avoir été considérablement réduite. Elle jeta ensuite un coup d'oeil au visage de Kayman. Ce dernier semblait troublé et soucieux.

Il y a de quoi... Pensa la jeune magicienne tentant de s'imaginer à la place du guerrier.

Le Zokugun pris quelques instants pour répondre à la question de Kardaël. Lorsqu'il prit finalement la parole, Blaycia fut surprise par la profondeur de ses propos. Elle ne s'entendait pas à ce qu'il soit en réflexion sur ce sujet et se rendit compte qu'il était pris dans un horrible dilemme. Blaycia se rappela ensuite la première fois qu'elle avait rencontré Kayman. Elle lui avait demandé ce qu'il faisait chez les Zokugun alors qu'il serait mieux chez les Teikoku. Maintenant elle comprenait qu'il ne pouvait tout simplement pas laissé ses amis et tout les autres réfugié sans en mourir de culpabilité et comprenait pourquoi il avait réagit si brutalement.

Un silence lourd suivant la déclaration de Kayman régnait maintenant dans les prisons. Blaycia regarda par la fenêtre et vit que la lumière du jour semblait baissé à vue d'oeil. La nuit allait bientôt tomber. Soudain une pensé frappa l'esprit de la magicienne : Kayman allait passé la nuit en prison. Il était plutôt mal en point malgré ses soins il n'avait pas besoin de passé une nuit en prison en plus. Elle décida donc de briser le silence.

-Kardaël... Commença Blaycia d'une voix mal assurée. Je crois que Kayman ne devrai pas passé la nuit dans les prisons. C'est vrai... si ses blessures se rouvrait cela pourrait être dangereux de le laisser seul ici, non ?

Quelle situation horrible pour Kardaël, il était prit entre son honneur de chevalier, Son serment de servire son peuple, les suplication d'une jeune Teikoku, et Son devoir, les actes de trahison du bien-aimé de Blaycia et sa réputation auprès des villageois. Chaque choix était dangereux dans ces situation ils devait faire attention à chaque dire. Finalement, Il décida d'accorder la sortir de Kayman. Il avait presque regrèté son geste, car il avait l'impression qu'il allait le regrèter encore plus ammèrement plus tard.

"J'ai une seule question, ou veut tu qu'on l'héberge? Pas chez moi en tout cas... mais je veux quand même qu'il soit surveillé, et de préférence par moi. Et puis, c'est à mon tour de faire la garde des cellules ce soir, l'avant poste est gèré par un type qui viens de reçevoir sa promotion au rang de chevalier..."

puis, le jeune homme se mit à méditer sur ce qui adviendra du jeune captif.

(HJ : désolé du petit poste, rien à dire...)

Kayman sourcilla légèrement à la demande de Blaycia. Après la longue suite d’évènements qui tournait en sa défaveur, il ne croyait pas que la jeune magicienne oserait faire une telle suggestion. Après tout, s’il se mettait à la place de Kardaël la dernière chose que le Zokugun ferait serait bien de se laisser sortir. Par conséquent, le jeune guerrier prit la résolution que, si le Teikoku lui permettait de demeurer hors de sa geôle, il adopterait une attitude irréprochable, peu désireux de s’attirer une seconde fois le courroux de Kardaël.

D’un autre côté, la demande de Blaycia lui fit réaliser à quel point il était misérable. Alors que son taux d’adrénaline chutait de façon significative pour la première fois depuis sa rencontre avec le grand chevalier, Kayman semblait vraiment à bout. Le garçon tremblait de froid dans ses vêtements imbibés de sang et déchirés de tout part. Une douleur diffuse continuait de parcourir son avant-bras et son abdomen alors qu’une sensation désagréable lui rappelait qu’il n’avait rien avalé depuis un bon moment. Définitivement, le guerrier avait conne des jours plus glorieux.

Pourtant, la seule chose qui occupait réellement son esprit était qu’il voulait dormir. Il se foutait bien de où et de dans quelles conditions. Il continuait d’écouter les deux Teikokus parler, mais seulement à moitié. Les bras toujours passés autour de ses jambes, il y avait maintenant appuyé sa tête, les yeux à demi fermés. Peu lui importait le froid, la faim ou la douleur, il voulait juste se reposer. La journée avait été suffisamment longue pour lui.

(bah effectivement il n'y a plus grand chose à raconter… vivement le lendemain...)

--> Détournement imprévu vers le procès au conseil du village ^^