Sous le zénith

Le soleil semblait à son zénith. Il surplombait cruellement la vallée, y faisant régner une chaleur étouffante. Kayman était parti tôt le matin pour chasser, mais il n'avait encore rien attrapé. Si il ne se dépêchait pas, il devrait passé une nuit hors du camp et cela ne l'enchantait guère. Il y avait encore trop de friction avec les Teikokus et il ne voulait pas être prit au dépourvu.

Épuisé, le jeune guerrier se laissa tomber sur un rocher et entreprit de dîner. Alors qu'il entamait un morceau de pain, il eu l'impression d'être épié. Il scruta minutieusement les alentours sans trouver la source de ce pressentiment. Il ne vit rien. Pourtant la sensation de se dissipait pas, elle empirait. Il décida donc de reprendre la route sans tarder.

Kayman hâtait le pas, lorsqu’une haute silhouette lui barra la route. Il ne pouvait pas voir son visage et cela lui déplaisait profondément. Il sortit rapidement son épée du fourreau et prit une position défensive. Il était évident que l'homme l'attendait.

- Je peux vous aider ?

Kardaël se promenait tranquillement dans la vallée, équipé de son éternelle armure plate qui lui couvrait tout le corps ainsi que son gigantesque bouclier. Son casque faisait refléter le peu de lumière qui restait avant la disparition totale de l'astre Solaire. Kardaël avait été envoyé pour patrouiller les horizons avant la nuit. La routine quoi?

Récemment, il avait rencontré des Zokoguns qui avaient fuis devant lui, car ils n'étaient pas prêts à affronter cet homme, ce mur, Kardaël, le chevalier Teikoku. Des fugitifs, voila ce qu'il trouvait en permanence sur son chemin. Il était temps que ça change.

Il y avait longtemps que le jeune homme n'avait pas combattu, et si cela continuait, il allait se rouiller. La chance lui sourit. Alors qu'il approchait la limite entre la vallée et le terrain appartenant au clan Zokogun, il trouva un jeune garçon. Ce jeune homme n'arborait pas les sigles du clan Teikoku. Au contraire, il semblait faire partie du clan adverse.

Le jeune garçon lui adressa la parole de manière agressive. Cela ne put qu'irriter Kardaël, qui se plaça en position semi défensive, bouclier rapproché et épée pointant son adversaire. Décidément, le garçon n'aurait pas du lui parler comme ça, et encore moins se préparer.

« Oui tu peut m’aider, petit gars. Soit tu me suis jusqu'à mon camp, ou tu prouves que tu as de la gueule et on fait un duel. Alors, tu te pisses dessus ou tu viens rencontrer ton plus grand rival à vie? » Dit-il d’un ton hautain. Normal, car il était plus que sur de lui. Après tout, c’est un vétéran et un guerrier défensif qui n’as rien à envier aux autres guerriers de son clan.

La tension était forte. Un faux mot, un faux pas de n’importe quel des deux jeunes hommes pouvait faire tourner la suite. Alliance ou mort? Ça, ça allait être au jeune guerrier qui faisait maintenant face à Kardaël de décider. Et il devait bien réfléchir

- Pourquoi je devrais te suivre? Je n'ai aucun avantage à le faire... Je ne suis pas du genre à me défiler, et si tu veux te battre et bien il en sera ainsi.

Kayman rejeta donc à ses pieds son sac de voyage et se plaça face à son adversaire. Il l'observa longuement, évaluant ses chances. Le chevalier était visiblement beaucoup plus grand et costaud que lui. Il possédait aussi un nette avantage, puisqu'il était revêtu d'une armure complète. Kayman avait pour seule protection, des plaques de métal fixé sur ses vêtements le long de son tronc et de ses bras.

Il sourit néanmoins. S'il avait peur, il n'était pas nécessaire de le faire savoir. Il n'avait jamais abandonné et ce ne serait certainement pas la première fois.

- On passe un accord ? Tu me bas, je te suis jusqu'à ton clan. Je gagne, tu me laisse continuer ma route sans plus jamais m'ennuyer. Ça te va ?

Le jeune guerrier attendit donc la réponse de son adversaire, cherchant instinctivement ses yeux pour tenter de deviner ses impressions. Il ne les trouva pas et cela lui glaça le sang. Il détestait se battre contre quelqu'un qu'il ne voyait pas.

À Première vue, Kardaël avait un net avantage. Ill avait une armure très épaisse ainsi qu'un énorme bouclier, mais c'était aussi un désavantage ; c'était lourd. Il était, en conséquence, assez lent.

Kardaël fixait son adversaire en avançant lentement vers lui, bouclier devant. Il cherchait une ouverture ou il pourrait frapper. Son regard descendit aux jambes de son adversaire, démunies de protection.

Kardaël prit son épée de sa main droite et la plaça en pointe vers le haut du corps de son adversaire. Mais au lieu de frapper le haut en pointé, il garda la même position de bras en descendit en diagonale vers la jambe gauche de son ennemi, en tentant de la trancher avec le côté de son épée, histoire de donner un petit handicap à son adversaire.

"Alors, surpris petit gars?"Dit-il d'un ton hautain, comme il en avait l'habitude. Sans prendre le temps de regarder si son coup avait atteint son but, il se remit dans la même position, épée au dessus de l'épaule, pointant l'adversaire. Les coups qu'il portait étaient imprévisibles, mais si l'adversaire était assez rapide pour déterminer la direction de l'épée, il pouvait aisément la bloquer.

Le jeune homme reprit le combat avec une charge et frappa son adversaire avec son bouclier, dans le but de le faire tomber, ou du moins, de le faire reculer.

Kayman avait chuté avec violence sur le sol. Il eut juste le temps de rouler sur lui-même avant que la lame de son adversaire s'enfonce à l'endroit où il se trouvait précédemment. Il réussi à se relever entre deux attaques et le combat reprit de plus belle.

Ce qu'il avait d'abord prit pour de l'arrogance, s'avérait être la réalité. Le combattant était redoutable. S'il n'aurait pas pu compter sur sa rapidité il serait probablement mort dès les premiers coups.

- Tu n'as pas répondu à ma question... On se bat à mort comme des barbares ou on arrête juste avant et le perdant à la sagesse de se soumettre ?

Durant ce dialogue, le combat faisait toujours rage. La seule fois que Kayman avait réussi à briser la garde de son adversaire, son épée avait rebondie sur la puissante armure. Lui-même portait plusieurs entaille sans gravité, mais cette différence le frustrait profondément il devait l'avouer.

Kardaël voyait la peur et l'incertitude dans les yeux du jeune guerrier du clan des Zokuguns. Un sentiment que le grand guerrier faisait ressentir à plusieurs hommes quand ils voyaient que leurs épées étaient trop peu efficaces contre la massive armure d'acier de Kardaël.

Pourtant, il avait un point faible qui résidait au plus profond de son point fort. Il était lent. Lent et lourd. Voilà son point faible. L'ennemi devais savoir profiter du temps que prenait Kardaël à avancer, à donner un coup.

Le grand guerrier avançait toujours et encore vers le guerrier Zokugun qui essayait de lui parler.

"Eh bien, nous nous battrons jusqu'à l'abandon. Pourtant, remarque une chose. Je ne suis pas invincible. Malheureusement, tu n'as pas la vitesse d'esprit pour déceler mon point faible. Tu ne fais que frapper avec ta petite épée en espérant me percer... Allez, prends ton temps et trouve mon point faible, petit gars..." Lui dit-il.

Oui, le guerrier Zokugun avait tout son temps. Il devait être vite d'esprit et ralentir son corps, tout comme Kardaël, si il voulait trouver le point faible de son ennemi. Le temps commençait à se faire long sans même que le grand guerrier n'ait porté une attaque.

Il ne faisait qu'avancer, bouclier devant, vers son ennemi. Ils s'approchaient d'une fosse, probablement une fosse sceptique creusée par des nomades du secteur. Si un guerrier y tombait, cela mènerait probablement à sa perte...

Le temps comptait...

(désolé du petit poste, rien à dire)

Kardaël avançait toujours et encore vers le jeune guerrier Zokugun. Il ne voulait pas lui laisser le temps d'avancer. Il voulait qu'il se prosterne devant lui, qu'il admette sa défaite et qu'il l'honore comme étant ce qu'il est. Un grand combattant...

"Je te félicite jeune homme, tu a su trouver mon point faible. Tu es intelligent. Je te laisserais la chance de te joindre à nous. Tu pourrais devenir encore plus fort, plus rapide, plus intelligent... Tu pourrais avoir ce que tu souhaite, faire de tes rêves la réalité... atteindre tous tes buts...C'est si simple non? je ne te dit pas qu'il ne faudra pas travailler, mais tu progressera bien mieux..."

Même si il l'invitait au sein de son clan, Le puissant guerrier avançait encore, épée devant, plaçant la pointe de son arme près du cou du jeune inconnu. Toujours bouclier devant, si le jeune Zokugun n'acceptait pas son offre, il avait très peu de chances de survie, car Kardaël le pousserait dans cette fosse profonde ou sa carcasse pourrirait avec les excréments de plusieurs générations de gens...

"Allez, rejoins nous, deviens ce que tu a toujours voulu être... ou pourri en bas de cette fosse. Reste-y jusqu'à ce que tu n’aies plus que cette charogne à manger, et que tu tombes malade et en meurt... Allez, c'est facile à choisir... L'honneur et la vie, ou le déshonneur et la mort... C'est facile à choisir... mais choisi vite..."

- Je ne choisirai jamais le déshonneur. Jamais je ne m'allierai aux Teikokus!

Kayman cessa de parler lorsqu'il sentit sur sa gorge la pointe de l'épée. Le chevalier était maintenant à quelque centimètre du Zokugun. Celui-ci semblait fort mal en point. Son poignet le torturait continuellement et le laissait affaibli. Il reprit seulement lorsqu'il fut sûr qu'il pourrait s'exprimer jusqu'à la fin de sa pensée. Puisque les apparences laissaient croire que c'était sa dernière chance, il devait rester fidèle à lui même.

- Tu peux me faire ce que tu veux. Je continuerai d'agir selon mes convictions. Trahir mon clan, ce serait trahir tous ceux que j'aime, leur faire du mal et voir la souffrance dans leurs yeux. Je ne pourrais me le pardonner. Ils sont ma seule famille et ils m'ont toujours protégé... Je devrais aussi revenir sur la promesse qui a dirigé toute ma vie. Je me suis juré de venger mes parents et ne pas le faire jusqu'au bout serait salir leur mémoire.

Kayman soutenait bravement le regard de son adversaire. Il voulait mourir courageusement. Il avait perdu physiquement, mais il ne se laisserait pas battre psychologiquement.

- Allez, fais le avant d'hésiter...avant que j'hésite, au moins mon honneur sera sauf.

(désolé du petit poste, mais je tenait vraiment ;a te répondre ce soir)

Le jeune guerrier riait à présent d'un petit rire presque imperceptible. Était-il fou? Cinglé? se moquait-il de son adversaire? Bien au contraire! Le jeune homme avait prouvé sa loyauté envers son clan. Loyauté... Quelque chose de bien rare chez les Zokuguns. Alors que c'était une vertu des habitants du prospère village de Teikoku, le jeune guerrier du clan adverse présentait bien sa loyauté envers les siens. Il était même prêt à mourir pour ne jamais trahir les siens... C'est cette pensée qui poussa Kardaël à lâcher son épée, et à la ranger au foureau.

Il tendit alors sa main au jeune homme qui semblait maintenant incapable de tenir son arme. Il prit en même temps l'arme du guerrier Zokugun et la rangea dans un fourreau de surplus. Décidément, ce vétéran de la guerre prévoyait vraiment tout...

"Allez, prends ma main et relève toi... Tu as su prouver que tu n’es pas un homme sans honneur et je respecte cela. Par contre, tu dois avouer que tu as perdu... Tu viendras alors avec moi au village ou nous te ferons passer un petit interrogatoire, rien de dangereux. Nous voulons juste nous assurer qu'aucune offensive ne se dirige vers nous..."

Le jeune guerrier Zokugun semblait hésiter à prendre la main du vétéran du glorieux village Teikoku. Peut-être tentait-il de gagner du temps? Peu importe. D'une manière ou d'une autre, il allait suivre Kardaël, qui tenait toujours son bouclier fermement. Si le jeune homme tentait une quelconque offensive, il se verrait rapidement confronté au puissant bouclier tour du guerrier, et se verrait donné un coup par cette défense. Le jeune homme tomberait alors dans la fosse sans aucun moyen de ralentir sa chute...

"Alors, qu'attends-tu jeune homme? Allez, je ne mords pas... Mais ne m'oblige pas à te laisser entre les mains des autres... Car eux, il mordent... héhé..."

Kayman jeta un regard vers le trou béant qui s'ouvrait derrière lui. Il était vrai que cette perspective semblait peu reluisante. Mais, jusqu'où pouvait-il faire confiance au chevalier? Conscient de la précarité de sa situation, il eut une dernière hésitation avant de saisir la main secourable qui lui était tendue, se remettant péniblement sur pied. Ses jambes tremblaient légèrement sous son poids et il ne pouvait bouger son bras sans grimacer de douleur.

La seule option raisonnable en ce moment était visiblement de se soumettre au vainqueur. La continuité du combat risquait fort de le conduire vers une mort certaine et probablement des plus atroces. Bien qu'il essayait de se raisonner, cela lui déplaisait terriblement. Le seul fait de voir son épée au coté de son adversaire et de sentir la légèreté de son propre fourreau suffisait à le faire frissonner. Sa propre faiblesse lui était inacceptable.

- Pas dangereux ?? Vous relâchez vos ennemis dans les bois sans même les toucher maintenant ?? On n’a pas toujours entendu ça par le passé...

Un rictus moqueur apparut sur le visage de Kayman. Il savait très bien le danger qu'il courait et voir son adversaire lui prétendre le contraire le lui rendait méprisable. Il ravala à contre coeur son envie de le provoquer de nouveau, maudissant toujours sa faiblesse. Il lui restait bien un poignard dont il sentait toujours la lame contre sa jambe, mais il n'était pas en état de s'en servir.

La main du chevalier le soutenait toujours. Il la repoussât avec dégoût, vacillant quelque peu avant de retrouver son équilibre. Maintenant que son avenir se stabilisait, il retrouvait son air habituel et provocateur.

- Tu crois peut-être pouvoir assurer ma protection ? Tu crois qu’eux accepteront qu'on me relâche ?

Son ton était doux, malgré le sarcasme qu'on y sentait. On aurait pu croire qu'il s'était résigné à son sort...

(petit poste pour conclure le topic. Direction, place centrale du village Teikoku!)

Kardaël regardait Kayman se relever. Il semblait bien blessé, et il avait de la difficulté à tenir debout. Cette faiblesse faisait bien rire le jeune guerrier Teikoku. Le jeune garçon semblait douter qu'il pourrait bien être relâché sans être blessé. Kardaël se dépêcha de le rassurer.

"T'inquiète, ils vont te laisser partir. Tu va rester au village un maximum de deux jours, et si quelqu'un tente de t'attaquer, préviens moi. Il est de mon devoir de protéger ceux qui ne sont pas hostile à l'égard des villageois. Fait juste attention à ce que tu fais, et tu seras correct. Si quelqu'un t'attaque, dit-le moi le plus tôt possible... Il va apprendre le respect..."

Kardaël avait dit ces paroles sur un ton extrêmement sévère. Il était sûr de ce qu'il disait. Peu importe qui attaquerais le jeune homme sans raison valable se verrait confronté à ce guerrier vétéran, et ne s'en sortirais pas sans deux ou trois bon coups.

Malgré le ton sarcastique que prenait le garçon lorsqu'il s'adressait au grand guerrier, Kardaël gardait son calme. Il préférait retirer des informations importantes que de détruire un danger potentiel mineur. S'était un homme de charisme très intelligent. Il ne tuait pas sans raison.

"Allez, on va vers le village, un peu au sud d'ici. Ne t'inquiète pas si les villageois te regardent étrangement, ils ont souvent des doutes sur les intention des gens du clan Zokugun lorsqu'il pénètres l'enceinte du village..."

Les deux jeunes hommes continuèrent alors leur discussion tout en marchant en direction du prospère village Teikoku...